Introduction
L’impact carbone des entreprises est devenu un enjeu majeur, tant pour des raisons environnementales que pour des raisons stratégiques et commerciales. Dans ce contexte, les équipes commerciales ont un rôle crucial à jouer en tant qu’ambassadeurs des actions RSE de leur entreprise. Comment embarquer les équipes commerciales dans cette démarche et quelles sont les opportunités qui en découlent ? Cet article propose d’explorer ces questions en détaillant les différentes étapes du processus.
I. Qu’est-ce que l’impact carbone ? Comment le mesurer ?
A. Qu’est-ce qu’un Bilan carbone ?
Un bilan carbone est un outil de diagnostic qui permet de mesurer l’impact de l’entreprise sur l’environnement, en particulier sur le climat. Il offre une photographie exhaustive des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par l’activité d’une entreprise sur une période donnée et figée. Ces émissions sont classées en trois catégories, appelées scopes :
- Scope 1-2 : activités de l’entreprise (consommation de gaz, de fioul, d’électricité, véhicules d’entreprise, etc.)
- Scope 3 : activités en amont (transports de marchandises en amont, déplacements travail-domicile, achats, etc.) et activités en aval (déchets d’activité, utilisation des produits vendus, etc.)
Le bilan carbone est encadré par les référentiels ABC et GHG Protocol et peut être certifié.
B. Pourquoi réaliser son bilan carbone ?
Il existe plusieurs motivations pour réaliser un bilan carbone :
- Anticipation réglementaire : pour les ETI en croissance, France Relance
- Multiplication des demandes de critères ESG : pour les entreprises en recherche de financement
- Besoin d’adapter sa Marque Employeur : pour les entreprises bien « installées »
- Volonté d’obtenir des labels : Ecovadis, Bcorp, Lucie, PWP
- Demande dans les Appels d’Offres : fournisseur de grands comptes
- Demande des clients : clients BtoC, sensibilisation consommateurs
II. Le commercial, 1er ambassadeur des actions RSE de l’entreprise
A. Avènement de la communication digitale en B2B
L’ère du commercial ambassadeur et influenceur est arrivée, marquée par le début de la guerre du contenu et du temps. Selon Gartner, 80% des interactions entre acheteurs et vendeurs en B2B seront numériques d’ici 2025. Les entreprises forment leurs collaborateurs sur des compétences telles que le personal branding, la vente à distance et la maîtrise du multi-canal, qui sont désormais recherchées à l’embauche.
B. Visibilité, rentabilité et confiance
Les commerciaux ambassadeurs des actions RSE de leur entreprise bénéficient d’une meilleure visibilité (+600% de vues sur LinkedIn), d’une croissance organique plus importante (+200% pour les entreprises munies d’ambassadeurs de marque internes) et d’une plus grande confiance de la part des prospects (88% privilégient la confiance transmise par les ambassadeurs d’une marque à ses produits et services).
C. Si l’entreprise porte un ou plusieurs sujets de réduction de son impact alors elle doit faire en sorte que cela se sache. L’impact sera positif tant en interne qu’en externe. Et la communication par la force commerciale est plus consistante qu’une campagne publicitaire générique.
III. Comment embarquer les équipes commerciales ?
A. Sensibiliser
Il est essentiel de sensibiliser les équipes commerciales aux enjeux environnementaux et à l’impact carbone de l’entreprise. Pour ce faire, il est important de mesurer les impacts et de relier la sensibilisation au contexte de l’entreprise. Une erreur à éviter est l’auto-congratulation.
B. Faire participer
Impliquer les collaborateurs dans la définition de la démarche RSE est crucial. Les risques liés à une imposition de la démarche RSE sont la passivité et la non-adhésion des collaborateurs. Pour favoriser la participation active, on peut mettre en place des challenges internes ou des primes sur les objectifs RSE.
C. Communiquer
Communiquer régulièrement sur les avancements de la démarche RSE et les actualités du secteur est essentiel pour maintenir l’engagement des équipes et favoriser l’émergence de nouvelles idées. Il est également important de communiquer sans greenwashing et de mettre en avant les actions concrètes pour la transition éco-sociétale.
D. Impliquer les équipes
Inclure les employés dans les actions de réduction de l’empreinte carbone et la collecte des données est essentiel. Les managers doivent intégrer directement les données liées à leur périmètre, et les employés doivent s’engager et renseigner les informations qui les concernent directement.
IV. Être exemplaire d’abord : les gestes simples
A. Commercial terrain peu flexible versus hybride en flex office
Dans un modèle traditionnel, les commerciaux terrain passent 5 jours au bureau, effectuent 8 rendez-vous par semaine, et parcourent 710 km pour un temps de trajet de 12h15. Cette approche engendre des émissions à hauteur de 118 kg de CO2.
En adoptant une approche hybride avec 2 jours en home office, les commerciaux peuvent réaliser 12 rendez-vous par semaine (dont 10 en visio), réduisant ainsi la distance parcourue à 258 km et le temps de trajet à 4h30. Cette approche permet de diminuer les émissions à 43 kg de CO2 et d’accumuler moins de fatigue en réduisant considérablement les temps de trajets.
Conclusion
Les équipes commerciales ont un rôle essentiel à jouer en tant qu’ambassadeurs des actions RSE de leur entreprise. En sensibilisant, impliquant et formant les commerciaux aux enjeux environnementaux, les entreprises peuvent réduire leur empreinte carbone et développer leur image de marque. Les opportunités liées à cette démarche sont nombreuses, allant de l’amélioration de la visibilité et de la rentabilité à la création d’un avantage concurrentiel durable.