Un phénomène qui prend de l’ampleur
La Grande Démission (ou Big Quit en anglais) est un mouvement de masse qui a débuté au États-Unis avec la pandémie et qui continue encore aujourd’hui. En 2022, en France, c’est plus de 500 000 collaborateurs qui ont quitté leur poste (source : lepoint.fr)
Ce n’est pas une surprise étant donné qu’environ la moitié seulement des employés – tous âges confondus- se sentent bien dans leur travail. Environ 25 % aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et au Brésil, 20 % en Allemagne, 17 % en France et 14 % en Espagne et en Chine des salariés ont démissionné ou prévoient de le faire prochainement. Et cela n’inclut pas les 18 % supplémentaires d’employés dans le monde, qui recherchent passivement un nouveau travail.
La pandémie a exacerbé la baisse du sentiment de bien-être des employés et les taux de démission mondiaux augmentent. La fidélisation des employés est en déclin depuis deux décennies avant même la pandémie. Aujourd’hui, après quelques années à jongler entre crise sanitaire, charges de travail et responsabilités familiales, le taux de démission dans la plupart des grands pays a atteint un nouveau sommet.
Cette tendance a un impact direct : 73% des dirigeants d’entreprise, selon une étude du cabinet de conseil Deloitte, rencontrent la difficulté d’attirer les meilleurs talents, ce qui représente la première menace sur les entreprises pour l’année à venir. En effet, qui dit démission dit difficulté de recrutement, puisque ces démissions sont basées sur des éléments souvent très concrets, que ce soit le salaire, les conditions de travail ou le bien-être en général.
Face au problème de rétention des collaborateurs, s’ajoute donc le problème des recrutements de nouveaux talents, notamment les plus jeunes, qui sont plus exigeants que jamais notamment sur la culture en entreprise, sur l’ambiance en prenant en compte leurs aspirations personnelles.
Comment agir face à cette situation ?
Au-delà des moyens de fidélisation les plus “évidents”, comme l’augmentation des salaires et autres bénéfices financiers par exemple, une autre solution s’avère être bien plus efficace sur le long terme pour fidéliser vos collaborateurs et en attirer de nouveaux : créer un environnement de travail positif et sûr.
L’environnement de travail toxique est l’une des raisons pour lesquelles les employés partent. Par conséquent, il est urgent de repenser le climat de travail, de développer une culture d’entreprise forte qui valorise les employés et les motive à s’engager, à délivrer et à les former dans leur montée en compétence. Tout cela aura un impact positif tant pour l’entreprise (gain de productivité, meilleure performance) mais surtout dans la rétention de vos collaborateurs.
Pour créer cet d’environnement de travail, il faut travailler deux leviers principaux.
1- Garantir différents moyens de communication
Maintenant, plus que jamais, les employés veulent être entendus. Cependant, la peur, le stress et d’autres facteurs peuvent les empêcher de tendre la main. Ainsi, les responsables RH doivent créer un environnement qui favorise une communication fluide, ouverte, bienveillante. Planifiez des réunions où ils sont libres de poser des questions, ouvrez des canaux de communication anonymes pour que les plus introvertis puissent exprimer leurs inquiétudes et ayez une politique de porte ouverte à tous les niveaux de direction de l’entreprise.
La communication facilite les relations au travail, rassure les uns par rapport aux autres et établit une vraie confiance, ainsi vos salariés peuvent plus facilement se projeter dans l’avenir au sein de votre entreprise. Ce dernier moyen est encore plus vrai quand vous leur donnez les moyens de rester performants, ce qui nous amène au deuxième levier pour la création d’un environnement de travail favorable.
2- Accompagner et former les collaborateurs
La grande majorité des métiers d’aujourd’hui seront transformés dans les quelques années à venir. Pour maintenir leur employabilité, les salariés doivent apprendre à utiliser de nouveaux outils, notamment digitaux, ainsi qu’acquérir des techniques et compétences adaptées à l’époque et à l’évolution du marché. C’est aux entreprises d’anticiper cela et d’identifier dans chaque groupe de salariés les besoins en compétences afin de mettre en place des formations professionnelles. Grâce à la formation, elles peuvent garantir une employabilité à vie à leurs collaborateurs.
Il y a aussi le phénomène d’ennui au travail qui devient l’un des facteurs qui donnent envie aux salariés d’aller voir ailleurs. Selon Indeed, 77% des salariés les plus performants consultent, chaque mois les offres d’emploi. Un collaborateur qui n’a pas été formé depuis plusieurs s années au même poste sans mises à jour régulières de ses compétences ne se sent ni valorisé ni impliqué. Avec une formation professionnelle, il peut apporter sa pierre à l’édifice, se sentir utile et davantage intégré dans la vie de l’entreprise. La formation apparaît comme une vraie solution dans la fidélisation de ses collaborateurs et ainsi renforcer leur engagement.
Former ses équipes, et ce peu importe le niveau, collaborateurs, managers, ou directeurs, est également un moyen efficace de réduire le coût du recrutement qui peut s’avérer très élevé. Selon une étude RHOnline de 2017, pourvoir un poste par mobilité interne revient à 50% moins cher que le recrutement externe. Cependant, attirer des jeunes talents reste également important pour apporter un souffle nouveau et plus d’énergie à son effectif. La formation peut dans ce cas représenter un bon moyen “d’onboarding” pour mieux accompagner les nouveaux arrivants mais aussi de les rassurer sur le fait qu’ils peuvent grandir et évoluer au sein de votre entreprise, et donc de se projeter professionnellement sur le long terme.
La formation professionnelle permet également à votre entreprise de rester pérenne : le fait de retenir les meilleurs éléments grâce à des sessions de formation crée de la valeur pour l’entreprise. Des salariés formés aux dernières méthodes et aux nouvelles techniques permettent à l’entreprise de mettre à jour les compétences de ses équipes, d’augmenter sa productivité et de mieux faire face à la concurrence.
Autre point très important auquel contribue la formation des collaborateurs : marque employeur. Faire monter ses salariés en compétence permet de se différencier tout en améliorant sa marque employeur car les employés accordent une grande importance aux possibilités de formation. La montée en compétences répond à leurs besoins de stimulation intellectuelle, d’acquisition de nouveaux savoir-faire et de possibilité d’avancement. L’enquête Défis du Céreq de juillet 2017 pointe une envie de 72% des salariés, dans le domaine commercial, de se former dans les cinq ans à venir. Un employeur qui se montre à l’écoute de ces besoins et qui accompagne ses collaborateurs dans leur carrière, a bien plus à gagner que s’il doit faire face à des départs réguliers et onéreux.
La cohésion et la formation comme clés de la fidélisation
En conclusion, il faut toujours garder le collectif en ligne de mire. Il faut prendre en considération les demandes, dialoguer et échanger pour mettre en avant la cohésion et fédérer vos équipes autour d’un sentiment d’appartenance à votre entreprise. La formation professionnelle peut également être un levier dans ce sens. Cela contribue à la création d’un environnement de travail favorable à l’épanouissement, qui ne passe pas que par de jolis locaux ou des apéros entre collègues, mais également par une vision à long terme du parcours professionnel de chacun de vos salariés.